Apprends-moi à surfer sur la vague de l'incertitude
Article sur le thème “Faire avec l’incertitude”
Apprends-moi...
à surfer sur la vague de l’incertitude !
Notre capacité à tolérer l’incertitude est variable d’un individu à un autre. Plus nous sommes capables d’accepter la part de non-planifié, plus il nous sera facile de traverser les situations nouvelles, telles que celle que nous vivons actuellement.
Notre environnement étant Volatile, Incertain, Complexe et Ambiguë (VICA) (1), nous devons faire face à des changements fréquents et brutaux, dans un système complexe, dans lequel il est impossible de tout anticiper et tout contrôler.
Il nous faut donc apprendre à surfer sur la vague de l’incertitude tel.le un.e surfeur.se, qui maîtrise ses gestes et non la vague. Si nous voulons bien vivre dans un environnement VICA, nous devons apprendre à faire avec la situation grâce à la maîtrise de nous-même.
“Apprendre à faire avec la situation
grâce à la maîtrise de nous-même.”
Cela implique des changements dans notre manière de penser, en adoptant une pensée complexe où “la seule certitude est l’incertitude”! Cela s’apprend à tout âge ! Les spécialistes du cerveau parlent de plasticité neuronale pour décrire la capacité du cerveau à s’adapter et à créer de nouveaux circuits neuronaux !
Et vu les circonstances, on s’est dit qu’un peu de gymnastique ne nous ferait pas de mal. Nous vous proposons ici quelques pistes de réflexion et actions que vous pourriez expérimenter pour mieux vivre avec l’incertitude. Et en tant que coaches, nous vous soumettons des questions qui pourraient vous faire avancer vers cela dès aujourd’hui.
Quelques pistes
de réflexion & d’action
1 Se poser la question de ce qui est sous notre contrôle
Les philosophes stoïciens défendaient l’idée que “pour résoudre ses malheurs, il fallait apprendre à distinguer ce qui est de son ressort et ce qui ne l’est pas”.
↠ Quel est votre pouvoir d’action sur la situation ?
↠ Qu’est-ce qui dépend de vous ?
2 Développer ses capacités
Fred Luthans (professeur de gestion spécialisé dans le comportement organisationnel) parle de capital psychologique (2); quatre capacités que nous pouvons développer pour arriver à mieux vivre les situations d’anxiété :
- l’auto-efficacité; la capacité à mobiliser nos ressources et agir en ayant comme but la réussite de notre action. “Faire face”
- l’espoir; la capacité à orienter notre énergie vers le but. “Se fixer des objectifs”
- la résilience; notre capacité d’adaptation positive de notre comportement lors d’une confrontation à l’imprévu. “Faire preuve de comportements utiles et productifs”
- l’optimisme; notre capacité à envisager l’avenir de manière positive. “Envisager une issue satisfaisante”
↠ Quelles capacités vous reconnaissez-vous ? Sur lesquelles pourriez-vous mettre de l’énergie à leur développement ?
↠ Quels objectifs pourriez-vous vous fixer à court terme et à moyen terme ?
3 S'entraîner à lâcher-prise
Relâcher notre comportement de contrôle en commençant par des choses du quotidien : la météo, votre RDV qui arrive en retard, la tâche sur votre veste… A quoi bon, si nous ne pouvons de toutes façons pas avoir de pouvoir sur ce qu’il nous arrive ?
BONUS : Christophe André (expert en méditation et psychiatre) nous propose de revenir à l’instant présent avec cet exercice de 3 minutes, “l’espace de respiration”. Revenir à l’ici et maintenant, c’est revenir à un moment sur lequel nous pouvons agir, celui de notre état intérieur : https://www.franceinter.fr/bien-etre/la-seance-de-meditation-de-christophe-andre-en-temps-de-confinement
↠ Et vous, quel sera votre premier petit pas vers le lâcher-prise ?
4 “Tout ce à quoi on résiste, persiste” disait Carl Jung (psychiatre reconnu)
Fuire ou ignorer une situation ne la résoudra pas. Tous nos comportements compensatoires (sur-activités, sur-consommation d’alimentation, d’alcool, d’amis,...), nous apaisent temporairement… et après ?
↠ Et vous, à quoi résistez-vous ?
5 Se reconnecter à ce qui as du sens pour nous
Se demander pourquoi nous faisons les choses ? Qu’est ce que nous aimons ? Quels sont nos ressentis ?
Tony Robbins (coach et expert en PNL*) nous dit que les humains ont 6 besoins fondamentaux qu’ils comblent à tout prix; dont celui d’évoluer dans un environnement certain. Pourtant ce besoin reste illusoire quel que soit l’environnement, comment pouvoir prévoir l’imprévisible ?
En réponse à cela, il nous propose de nous tourner vers d’autres besoins, sur lesquels nous pouvons agir : la connexion aux autres (l’amour, l’amitié), la croissance (continuer de progresser, d’évoluer), et la contribution (l’entraide, le partage).
https://www.tonyrobbins.com/mind-meaning/do-you-need-to-feel-significant/
*PNL : Programmation Neuro Linguistique
↠ Et pour vous, qu’est-ce qui est essentiel dans cette situation ?
6 Avoir conscience que l’esprit humain est doué pour prédire le pire
Mais n’en n’oublions pas nos ressources et notre capacité de résilience.
Se souvenir des défis relevés, les lister et lister les apprentissages tirés.
↠ Et vous, quels défis avez-vous relevés jusqu’à présent ?
↠ Qu’en avez-vous appris sur vous ? Sur la situation ?
7 Ne surestimons pas la menace
S’informer autrement (moins longtemps, contenu de qualité…) pour éviter la redondance d’informations anxiogènes.
↠ Et vous, comment pouvez vous faire pour vous informer rationnellement ?
8 Prenons encore plus soin de nous
Cela nous aide à renforcer notre bien-être psychologique et notre système immunitaire.
Et si besoin, faire appel à une aide professionnelle.
↠ Et vous, comment prenez-vous soin de vous ?
9 Relativisons ou l'exercice de la soustraction mentale
Relativiser, n’est pas voir la vie en rose, ni en mode bisounours, mais de “mettre en rapport avec”. Elsa Godart (docteure en philosophie et psychanalyse), nous rappelle que relativiser ses peurs revient à les maîtriser.(3)
Le flou altère notre confiance en l’avenir, ce qui nous rendrait plus pessimistes.
Mais nous avons d’autres choix que l’impuissance.
Se projeter dans une situation qui nous serait encore plus défavorable nous permettrait d’apprécier ce que nous avons.
↠ Et pour vous, qu’est ce qui serait pire que votre situation ?
10 Et si la crise était une opportunité ?
Pierre Marie (psychanalyste) (3) écrit que “l’horizon bouché contraint les individus à réinvestir le présent autrement.”
Rappelons que le mot “crise” en mandarin signifie à la fois “danger” et “moment décisif” & en grec “opportunité”.
↠ Quelle serait l’opportunité pour vous ?
"Lorsque nous ne sommes plus capables de changer une situation,
nous sommes mis au défi de nous changer nous-mêmes."
Vicktor FRANKL, psychiatre
A vous de jouer !
Article co-écrit par Mylène VINCKIER & Noémie ELKRIEFF, coaches professionnelles certifiées
🔉 Vous pouvez également écouter cet article, clique ici
Sources :
(1) Apprivoiser les cygnes noirs : enseignements de la crise du coronavirus (The Conversation) - David Vallat - Professeur des universités en management stratégique - chercheur au laboratoire MAGELLAN (IAE de Lyon), Sciences Po Lyon
(2) Face à la pandémie, l’importance des ressources psychologiques individuelles (The Conversation) - Frédéric Choisay, Doctorant en psychologie du travail, EE 1901 QualiPsy, Université de Tours & Evelyne Fouquereau, Professeure des Universités en Psychologie du travail, Directrice EE 1901 QualiPsy, Université de Tour
(3) Relativiser pour reprendre confiance (Psychologies) - Anne-Laure Gannac
(4) Sept stratégies pour gérer l’anxiété liée au coronavirus (Psychologies) - Jelena Kecmanovic, Adjunct Professor of Psychology, Georgetown University. Article initialement paru sur The Conversation.
(5) #2 Confinement : comment supporter l’incertitude (Cerveau & Psycho) - Sébastien BOHLER -Docteur en neurosciences
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